Un moral en demi-teinte pour les salariés

Publié le 18/10/2024
Par l'UNSA

Depuis le mois de janvier 2024, l'indice du moral des salariés a évolué dans un intervalle compris entre 5,4/10 et 5,8/10, avec une moyenne de 5,6/10.

Un peu mieux que mal
Cette moyenne donne des informations instructives sur le moral des salariés depuis 9 mois. Ils traversent les crises politiques, économiques et sociales en allant un peu mieux que mal.
Ainsi 57% des salariés pensent-ils que le travail salarié est une source d'épanouissement contre 43% qui pensent qu'il s'agit d'une source de souffrance. 45% pensent être heureux sur leur lieu de travail, 17% disent être malheureux et 38% ni l'un, ni l'autre. Et 60% restent inquiets des effets du travail sur leur santé.
La faible variation au sein de cet intervalle 5,4/10-5,8/10 est une indication de la résilience dont font preuve les salariés face aux événements de l'actualité politique, économique et sociale. Aujourd'hui, 17% des salariés peuvent être dits démoralisés (20% en janvier), 36% avoir le moral (40% en janvier) et 47% (40% en janvier) être dans un entre-deux où ils sentent qu'ils n'ont ni le moral ni qu'ils sont démoralisés. De quelle nature est cet entre-deux ?

Une intranquillité forte
Les salariés français paraissent être dans une salle d'attente dans laquelle on n'attend rien et dans laquelle les bonnes nouvelles ou les mauvaises ont peu d'effets. Cet entre-deux n'est toutefois pas vide. Il est plein d'émotions globalement dominées par la fatigue (42% en cumulé), la morosité (28% en cumulé) et la colère (26% en cumulé). Cette combinaison forme une sorte d'intranquillité continue depuis 9 mois. Sa durée fait sa force. C'est une combinaison qu'il ne faut pas négliger et qui invite à refuser les conclusions d'une anesthésie ou d'une indifférence des salariés français. L'intranquillité des salariés est forte.
Les salariés de la rentrée 2024, comparés à janvier 2024, soutiennent en premier une réforme de la retraite qui avancerait l'âge de départ (68% en cumulé et -7pts), puis soutiennent la sixième semaine de congés payés (64% en cumulé et +5 pts), et sont désormais moins favorables à la semaine de 32 heures sans réduction de salaire ( 48% en cumulé et -9pts).